Lors de la Coupe de la Bagarre l'an passé à Meaux, nous vous avions présenté un prototype 86 mm de Lancia Stratos (voir ici) réalisé par Stéphane Mallard et il nous avait déjà impressionné par son ingéniosité, et bien bonne nouvelle, le pilote de l'ESR Renault a récidivé, mais avec une Lotus Elise cette fois-ci !
Présents sur les courses de la Bagarre depuis quelques saisons, les pilotes du R.J.S. 45 avaient cette année décidé de sauter le pas en organisant une manche de la Bagarre, et ainsi apporter leur soutien à notre compétition favorite, en devenant officiellement un club partenaire de notre championnat. Ce dimanche deux novembre était donc pour eux leur toute première manche de la Bagarre en tant qu’organisateur, mais le club s’était déjà rodé à l’organisation de quelques courses d’envergures, comme la manche de qualification à la PNWC en Juin 2013. Fort de ces expériences, le R.J.S 45 emmené par Kriss Heurtin et Patrice Pointeau (alias Patmon91, le gendarme du forum Mini-Z France !) et toute leur équipe de bénévole, auront parfaitement remplis leur contrat et réussit leur entrée dans le grand cirque de la Bagarre.
Pour commencer, ils nous avaient réservé un morceau de choix : leur piste ! Monté dés le vendredi sur le coté lisse du RCP, cette dernière avait parfaitement eu le temps de se poser (on sentait peu les inégalités des dalles en roulant) et offrait un tracé de très grande qualité, grand, technique, roulant et rapide, tous les bons ingrédients étaient parfaitement réunis pour que les pilotes prennent du plaisir dessus. Pour ne pas gâcher la fête, une grille de départ très bien étudiée, permettait des départs fluides et le podium monté pour l’occasion, une excellente vision de la piste. Les pilotes avaient la possibilité de suivre les finales sur un vidéoprojecteur, qui diffusait sur un écran géant, mais surtout dans le noir, ce qui change tout quand à la lisibilité pour les spectateurs !
L’affluence sur cette manche aura été moyenne, mais qu’importe, l’ambiance aura été du coup très détendue et la pression moindre pour le club coté comptage, dont Michael Gouache avait la charge pour la première fois et dont il assumera la tâche avec brio. Les stands étaient vastes, toutes les tables recouvertes d’une nappe protectrice et la buvette bien assurée par des personnes serviables et souriantes : un sans faute coté organisation !
Et coté course, la quantité n’était peut être pas présente, mais la qualité l’était, et le spectacle aura été lui aussi à la hauteur en GT et en Pro GT notamment, la catégorie LMP étant un peu à la dérive en ce début de saison.
En ce qui me concerne, j’ai particulièrement trouvé ingénieux, la fixation latérale de la carrosserie, faites à partir de vieilles fusées avant recoupées qui rentrent dans la coque de l’Elise, simple et très efficace ! De même, le châssis en carbone qui épouse parfaitement la forme de l’Elise m’a parut aussi particulièrement bien pensé et réalisé ! Avec les roues aux quatre coins, toutes les masses parfaitement centrées, un poids contenu et une bonne rigidité grâce au châssis carbone, sans oublier le « boost » procuré par le surcroit de tension des accus li-po, nul doute que Stéphane nous a construit une véritable petite bombe ! Pour moi un seul regret cependant : je n’ai pas eu le temps de la tester ! Mais en tout cas, chapeau bas Stéphane pour tes créations, on en redemande !
Cette fois ci, c’est un châssis spécial en carbone qu’il a carrément réalisé sur mesure, pour cette toute petite voiture et il a réussit ! En recoupant, tout le dessous et l’arrière du châssis de MR03, le moteur rentre (il faut un moteur « rond » de chez Atomic cependant), et le tout avec un pod « normal » (un PN en 94 mm) ! Pour ce faire, il a fallut réaliser un support de friction sur mesure (friction tout à fait standard aussi au passage !) et laisser tomber les accus Nimh (plus de place pour les caser) et donc adopter des petits li-po qui permettent de gagner aussi pas mal de poids !
Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé, mais parfois on peut se demander si les ingénieurs de chez Kyosho testent les configurations qu’ils recommandent sur les boites des Autoscales : mais par curiosité, essayez de rouler en empattement 86 mm en configuration RM (moteur derrière l’axe des roues arrières) et voie avant étroite, et vous verrez que c’est asses sportif ! C’est pourtant la configuration pour laquelle est prévue l’Elise par Mr Kyosho !
Cependant, c’est la configuration MM (moteur devant l’axe des roues arrières et au centre) qui est la plus performante et la plus couramment utilisée en course, mais sur une voiture en 86 mm d'empattement, il est impossible de placer le moteur au centre, faute de place. Sur la Stratos Stéphane avait placé le moteur en position centrale, mais en hauteur (HM) et conservé un châssis classique en réalisant un pod spécial pour l’empattement 86 mm, une configuration déjà bien plus performante que la position RM prévue par Kyosho.
Mais pour l’Elise, Stéphane à décider de faire mieux et de partir sur une « vraie » configuration MM.
Après un début timide, il semblerait que la toute nouvelle catégorie GT commence à se structurer et a trouver quelques fidèles et de nouveaux adeptes, après les trois premières courses du championnat. Et c’est finalement une catégorie très paradoxale qui s’est mise en place cette saison ! En effet, si certains y recherchent la performance, d’autres ont vu en la catégorie GT, un espace pour rouler différent et essayer autre chose coté châssis et carrosserie !
Une des caractéristiques de cette catégorie est la variété des châssis utilisés et ceci que l’on joue la gagne ou juste le fun ! Si en Pro GT, les voitures différent peu d’un pilote à l’autre, en GT, il est possible de gagner avec des châssis aussi variés qu’une MR02 à train avant double arm (Laigneville), une MR03 (Eragny) ou même carrément une bonne vieille MR02 « classique », comme ici pour Nicolas Paquotte ! Essayez donc de faire çela dans une autre catégorie ! Coté moteur, c’est logiquement le Xspeed qui est utilisé par les pilotes du haut du tableau et coté carrosserie, les Ferrari F430 semblent prendre l’avantage (déjà deux victoires cette saison), mais il ne faut pas oublier la Lexus SC430 qui possède une belle stabilité, au dépend peut être de la vivacité. Les Ferrari F360 sont également très efficaces et Olivier Rigaud est également extrêmement rapide avec son Audi A4 (il est vrai fortement modifiée avec un châssis « Made in Laitonnie » voir reportage du round II à l’OSVQ).
Mais à coté de ces configurations axées « performances » se développe un autre courant, qui consiste à rouler différent, pas forcément très vite, mais surtout pour le plaisir ! Rouler pour le plaisir sur la Bagarre et pas uniquement pour la gagne ?!? Diantre, une révolution intellectuelle serait elle en marche ? Au hasard des stands, quelques voitures "originales" se sont offertes à notre appareil photos et nous vous en avons sélectionné quelques unes, notamment des voitures en 90 mm, configuration jamais vues sur les courses de la Bagarre !
Espérons que lors des prochaines courses, ce courant original et inédit continuera à se développer, pour le plus grand plaisir des yeux ! Il est difficile de prévoir l’avenir qu’auront les GT l’année prochaine, mais en tout cas cette catégorie naissante est un vrai bain de jouvance dans l’univers trop formaté de la Bagarre, et en cela, on peut déjà dire que cette catégorie est un beau succès ! Performance ou fun ? Sacré dilemme… Think Different, think GT !
En LMP donc, peu de monde présents, seulement 5 pilotes. En toute logique, c’est Georges Saux qui prend la position de pointe à l’issue de la qualification avec un 20 tours et un Mt en 13,86 et il devance Mickael Gouache (19t et Mt en 14,37) et Fred Favier (18t et Mt en 14,80) qui s’était pour l’occasion offert une pige dans son ancienne catégorie. Course chaotique néanmoins pour le pole-man, qui gagne la première manche en 32 tours (Mt 13.85), mais enchaine ensuite 3 finales « blanches », avant de ressurgir dans la dernière manche en signant la meilleure performance du week-end toutes catégories confondues avec un 34 Tours et un Mt en 13.19. Solide performance de Michael Gouache qui remporte lui, les finales 2,3 et 4 et réalise un tour en 13,38 dans la dernière finale de la journée. La troisième marche du podium reviendra à Fred Favier, respectant ainsi la hiérarchie qui s’était dessinée lors de la qualification. Finalement, cette course fut surtout une bonne opération en termes de points pour Georges, dans l’optique du championnat, le leader du classement, Carlos Gueirrero, n’aillant pas fait le déplacement à Sermaise.
En catégorie GT, 14 pilotes étaient présents, et il y aura eu un beau spectacle. Avec le seul 20 tours des qualifications GT, c’est Nicolas Paquotte qui prend la pole (Mt 14,96), mais derrière c’est très serré entre Thomas Rondelle, Géraud Kubiak et Olivier Rigaud, ces quatre pilotes étant tous en 19 tours et séparés de moins de deux secondes. La première manche est remportée par Nicolas en 31 tours et il améliore encore le record du tour en 14.63. Derrière, Olivier et Géraud suivent à 1 tour du leader. Mais Olivier n’a pas abdiqué, et sonne la charge dès la finale 2 où il explose le record du tour (14,45) et manque pour une seconde les 32 tours ! Abandon de Nicolas Paquotte sur cette finale, et grosse lutte entre Géraud qui sous-vire terriblement dans la partie technique du circuit, ce qui le met à la merci d’un David Duret déchainé, qui reprend du temps dans toute la partie sinueuse, mais en reperd dans la longue ligne droite, du fait de son 70 tours, bien moins puissant que le X-speed de Géraud ! En vieux routier, Géraud résistera de son mieux, et il devancera un David qui nous aura offert un beau spectacle et une belle leçon de pilotage ! Les finales 3 et 4 n’apportent pas grand-chose coté performance, et tout est encore ouvert entre Nicolas, Olivier et Géraud au début de la cinquième finale. Nicolas ne craque pas et réalise le seul 32 tours de ces séries GT et s’adjuge ainsi la victoire finale, devant Géraud qui aura cravaché dur dans la dernière finale pour prendre la deuxième marche du podium à Olivier Rigaud, qui était de nouveau très rapide, mais connaitra un abandon sur cette dernière manche à cause d’un pneu avant décollé. A quoi tient une victoire parfois…
En Pro GT, la catégorie n’avait pas fait le plein coté pilotes et il manquait quelques « gros bras » à Sermaise, mais la course ne fut pas ennuyeuse pour autant ! Si les 20 tours en qualifications furent rares en LMP et GT, on en trouvera une belle moisson en Pro GT avec cinq pilotes groupés en huit secondes, la pole revenant à David Duret (Mt 14,50) devant Sébastien Roux (Mt 14,59) et Lucas Da Silva (Mt14,24). Derrière, on retrouve cinq pilotes en 19 tours, dont le tout jeune Tony Heurtin à la neuvième place, mais avec un temps au tour canon en 13,79 ! C’est d’ailleurs Tony qui gagne la première finale en 32 tours (Mt 13,75) devant David et Georges Saux eux aussi en 32 tours, pendant que le papa de Tony, Kriss, signe lui le record de cette finale en 13,52 ! En finale deux, pas moins de cinq pilotes passent les 32 tours, avec dans l’ordre Lucas, David, Kriss, Lionel et Mathieu, Tony aillant lui dû abandonner. Lors de la troisième finale, ça accélère encore un peu plus, et c’est le très expérimenté Georges Saux qui passe le premier 33 tours de la journée (Mt 13,96), devant Tony lui aussi en 33 tours (Mt 13,70) et qui finit à seulement 3 secondes de Georges ! Et quand on dit que ça va vite, ça va vraiment vite, puisque Kriss signe le meilleur tour en 13,24 ! La quatrième finale voit Lucas et David rejoindre le club des 33 tours, ce qui fait qu’absolument rien n’est joué pour la victoire et les accessits du podium, et c’est la cinquième finale qui va devoir départager tous ces pilotes déchainés ! Malheureusement, le pied d’un ramasseur va venir perturber le bon déroulement de cette cinquième finale. Dés les premiers tours,Tony et Kriss abandonnent, alors que David perd beaucoup de temps dans l’affaire. Profitant de la confusion, Mathieu (Mt 13,72) et Lionel (Mt 13,75) s’échappent en tête et rejoignent eux aussi le club des « 33 », Lucas finissant troisième en 32 tours d’un souffle devant Sébastien Roux et David, qui aura bien remonté dans les derniers tours. Malgré son abandon dans la dernière finale, c’est Tony Heurtin qui du haut de ses 11 ans remporte brillamment « sa » course à domicile grâce à ses deux 33 tours, devant Lucas (très âgé lui aussi avec ses 14 printemps !) et Mathieu Da Rocha. Oui la jeunesse à bien prit le pouvoir en Pro GT cette saison !
GK